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Georges Leygues, 25 septembre 1920

22 Octobre 2015 Publié dans #Déclarations ministérielles

12ème législature ( 8 décembre 1919 - 13 avril 1924)

 

Déclaration ministérielle de Georges Leygues qui présente son gouvernement à la Chambre des députés, le 25 septembre 1920.

Georges Leygues, photographie de 1932

Messieurs,

Le ministère qui se présente devant vous est composé des hommes qui furent les collaborateurs dévoués de la politique à laquelle l’Assemblée nationale a donné une consécration éclatante en élevant le président du Conseil d’hier à la plus haute magistrature de la République.

Appelé par la confiance du chef de l’Etat au redoutable honneur de lui succéder à la tête du gouvernement, je m’inspirerai de son exemple ; je m’appliquerai à continuer son programme et son œuvre.

Les principes qui guideront le cabinet sont ceux qui furent exposés aux deux Chambres le 22 janvier dernier.

Il me suffira de les rappeler brièvement.

Au point de vue intérieur : défendre les libertés et les lois ; fortifier et améliorer les institutions républicaines ; réaliser les réformes sociales attendues par la démocratie ; acquitter à nos vaillants mutilés et aux familles de nos morts glorieux la dette sacrée que nous avons contractée envers eux ; abréger les longues souffrances des régions dévastées, si fières, si fermes, si courageuses dans le malheur, en hâtant la reconstitution de leurs foyers ; stimuler par tous les moyens l’activité productrice du pays ; administrer nos finances avec la plus sévère économie.

Au point de vue extérieur : exiger la stricte application des traités ; ne laisser prescrire aucun de nos droits ; faire de la Société des nations un organisme vivant et puissant pour fermer l’ère des grandes guerres ; constituer une armée et une marine fonction de notre politique ; maintenir notre prestige à la hauteur où l’a porté la victoire.

Messieurs,

La France offre le plus magnifique exemple de force morale et de vertus civiques qu’un peuple ait jamais donné par le calme et l’ordre qu’elle a su maintenir au lendemain de son épreuve. Rien n’a abattu son courage. Le champ de bataille à peine refroidi, elle se reprend à agir et à penser. Un immense murmure de vie monte des usines et des champs. Les grands enthousiames créateurs se réveillent et c’est d’un regard calme et intrépide qu’elle mesure la dure tâche qui lui reste à accomplir pour fermer les blessures et réparer les ruines.

La guerre nous a fait sentir la necessité et la grandeur de l’union nationale. Cette union s’impose impérieusement aujourd’hui comme hier. Pour que la France cueille les fruits de son héroïsme et de ses sacrifices, nous devons tous nous y soumettre comme à une discipline consentie, comme à la condition essentielle de notre relèvement.

La guerre et la victoire ont révélé la France dans l’intégrité de sa personne morale, la plus haute qui soit, et dans la réalité de sa puissance. Elles ont fait connaître au monde que nous sommes un peuple d’une vitalité splendide, dont la sève généreuse rajeunit sans cesse le génie et retrempe la force.

Pour ces raisons et à cause des services qu’elle a rendus à l’humanité, la France a vu se grouper autour d’elle les plus nobles nations. C’est l’heure de vider le procès qu’elle a débattu pendant des siècles, les armes à la main, et qui a pesé si lourdement sur sa vie nationale.

Nos incomparables soldats ont gagné la partie dans la guerre. A nous revient l’honneur de parachever leur œuvre dans la paix.

C’est dans ce noble but que nous vous demandons votre concours.

L’ordre du jour, présenté par le député Dariac (« La Chambre, approuvant la déclaration du gouvernement, et confiante en lui, repoussant toute addition, passe à l’ordre du jour »), est adopté par 515 voix contre 71.

 

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