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Il faut dissoudre l'Assemblée nationale

18 Mai 2016 Publié dans #C'est juste mon avis

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Même si le nombre de manifestants est moins important qu'alors, la longueur d'un mouvement qui ne veut pas s'éteindre, la sourde colère des Français exprimée par les sondages et qui se traduit dans les sondages par le score très élevé de la présidente du FN pour 2017, la violence qui accompagne les manifestations et qui rappelle les heures les plus violentes de mai 1968, l'entrée d'autres catégories de salariés (routiers, cheminots...) dans la grève, rapprochent la situation que nous connaissons d'un mini-mai 1968 larvé, certes moins paralysant pour l'économie qu'alors, certes moins mobiliteur de foules ardentes, mais témoignant d'une défiance de plus en plus grande vis-à-vis de l'Etat et des institutions d'une Vème République dont la légitimité est de plus en plus mise en doute face à des décisions qui ne sont majoritairement pas comprises et par des hommes politiques qui ont perdu toute crédibilité.

A ce titre, comme en mai 1968 où elles étaient assimilées aux SS, les forces de l'ordre sont moins visées pour ce qu'elles sont que parce qu'elles représentent cet Etat qui perd chaque jour de plus en plus de légitimité. Faute de pouvoir lyncher Hollande, ce sont les hommes et les femmes qui paraissent le servir qui en sont la cible. C'est dire si c'est surtout à une véritable crise de régime que nous assistons.

La seule façon d'y mettre fin et de ramener le calme dans la rue, c'est de rendre la parole aux Français afin qu'ils tranchent les débats en cours. C'est ce que, le 30 mai 1968, a fini par faire le Général de Gaulle en prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale et si, dans les circonstances actuelles j'étais président de la République, c'est la décision que, ce soir, j'aurais annoncé aux Français à la télévision. Après tout, on ne peut pas à la fois se prévaloir du referendum comme arme suprême dans les entreprises avec la nouvelle loi travail et refuser, dans le même temps, de redonner, par un moyen ou un autre, la parole au peuple qui, faut-il le rappeler, est souverain.

Hélas, Hollande préfère le désordre à l'appel au peuple. Jusqu'à quand ? Des morts parmi les manifestants ou parmi les forces de l'ordre, comme en mai 1968 ?

Quant au peuple, il va lui falloir sérieusement réfléchir avant de décider: veut-il de la loi travail, veut-il une version encore plus libérale de cette loi, la refuse-t-il en bloc ? Selon qu'il votera socialiste, Républicains ou aux extrêmes, il aura l'une des trois solutions, mais il devra faire preuve de cohérence car on ne peut pas à la fois refuser la loi travail trop libérale, voter pour les Républicains qui veulent une loi encore plus libérale et dire non à la philosophie même de cette loi dans les sondages.

Pour cela, comme lors des referendums européens, il faut que le peuple ait rendez-vous avec lui-même, qu'il réfléchisse, discute sérieusement et qu'il tranche: le renvoyer dans ses comices, donc le renvoyer à lui-même, c'est la seule façon d'y parvenir. Mais, quel que soit son choix, il devra assumer.

Encore faut-il, pour renvoyer les citoyens dans leurs comices, avoir du courage politique, exactement ce dont manque le velléitaire de l'Elysée et son premier ministre qui croit que les coups de menton et la matraque peuvent tout résoudre.

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