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Géant

27 Avril 2021 Publié dans #Cinéma d'hier et d'aujourd'hui

Géant est le dernier film dans lequel James Dean tourna (le film sortit en 1956, après sa mort). Il fut réalisé par George Stevens qui obtint là, après Une place au soleil, son deuxième oscar. On y retrouve, dans les principaux rôles Rock Hudson et Elisabeth Taylor, mais aussi une pléiade de seconds rôles comme Dennis Hopper ou Sal Mineo (le Platon de la Fureur de vivre).


Ce film qui dure plus de trois heures et qui est inspiré d’un roman d’Edna Ferber, a comme ambition de montrer l’évolution du Texas et le passage de l’ère du ranching à l’ère du pétrole, à travers le destin d’une famille, les Benedict (Jordan, joué par Hudson et Leslie, sa femme, jouée par Liz Taylor, sans compter la sœur de Jordan, gardienne farouche des traditions texannes jusqu’à en perdre la vie) opposés à Jett Rink (James Dean), leur ancien ouvrier devenu l’un des plus grands pétroliers du Texas.
D’emblée, le couple formé par Jordan et sa femme met mal à l’aise, tant il parait mal assorti entre un Jordan qui symbolise la plus pure tradition archaïque de la masculinité telle que peuvent la concevoir les Texans, et Leslie, jeune fille évoluée issue d’une riche famille du Maryland et tant Leslie parait comme une étrangère à ce pays.
Néanmoins, c’est à travers son personnage que repose, en majeure partie, la dénonciation du sexisme de la société, de la différence des classes sociales, mais aussi du racisme anti-hispanique à une époque (1956) où les problèmes raciaux et féministes faisaient à peine surface et à travers celui de Jordan Benedict Jr., joué par Dennis Hopper, qui déjoue toutes les attentes en devenant médecin et en épousant une mexicaine.
A côté de ce couple, se trouve la figure de Jett Rink, secrètement amoureux de Leslie et qui croit que la fortune et l’abaissement des Benedict rendra tout possible.
L’argent, la séduction de la fille Benedict ne le rendront cependant pas plus heureux, et il finit sombrer dans la déchéance de l’alcoolisme, seul et abandonné de tous.


Cependant, ce film pêche beaucoup par sa longueur et sa lenteur à se mettre en place. Il aurait gagné à être plus condensé et rythmé alors que la réalisation est beaucoup trop classique, faisant passer le contemplatif et le descriptif au premier plan trop souvent, aux dépends de l’intrigue, comme si Stevens avait voulu s’inspirer des westerns de John Ford pour décrire le Texas du ranching, sans en maîtriser l’art. Tout cela pour dire que ce film a terriblement vieilli, même s’il est resté le plus gros succès commercial de la Warner avant les Supermans des années 70.

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