Notre cathédrale
On ne peut parler des lieux rémois sans commencer par le plus célèbre d'entre eux, la Cathédrale de Reims, connue dans la France entière pour être la Cathédrale des sacres des rois de France depuis le XIème siècle, à part quelques exceptions (Louis VI, Henri IV et Louis XVIII).
Pourquoi se faire sacrer à Reims ?
A cause de la Sainte-Ampoule, fiole contenant de l'huile sacrée qui, selon la légende inventée par Hincmar, archevêque de Reims au IXème siècle, aurait été apportée du Ciel par une colombe lors du baptême de Clovis.
Cette ampoule, il faut le signaler, a été trouvée près du corps de St Remi dont l'ancien tombeau fut ouvert à cette époque, pour le transférer dans un nouveau que l'on venait de lui construire.
Le jour du sacre, l'huile de la fiole était mélangée au Saint Chrême et servait à l'onction des rois de France, montrant ainsi que Dieu seul fait le roi.
La Cathédrale :
La présence d'une cathédrale à Reims semble attestée depuis le Vème siècle, construite sur d'anciens thermes gallo-romains.
En 1210, un incendie ravage la cathédrale carolingienne ; certains accusent d'ailleurs l'archevêque de l'époque d'y avoir mis volontairement le feu pour pouvoir édifier un nouvel édifice plus conforme au goût du siècle.
Ainsi, en 1211, est posée la première pierre de l'actuelle cathédrale. Quatre architectes vont se succéder jusqu'en 1275, où le gros oeuvre est achevé : Jean d'Orbais, Pierre Le Loup, Gautier de Reims et Bernard de Soissons.
Cependant, les travaux continuèrent jusqu'au XVIè siècle.
En 1481, pourtant, un incendie ravagea la charpente et compromit à jamais l'achèvement des travaux ; la cathédrale ne recevra jamais la forêt de flèches qui avait été imaginées pour la couvrir.
Au XVIIIé, les chanoines, dans leur désir de l'embellir, supprimèrent une grande partie des vitraux, le maître-autel primitif et le labyrinthe, mais ce fut surtout la Première guerre mondiale qui frappa durement la cathédrale : bombardée dès septembre 1914 (ce fut l'occasion du premier article d'importance d'Albert Londres, publié le 21 septembre dans le Matin, où il accusa les Allemands d'avoir assassiné le sourire de Reims, inventant, du même coup la légende de l'Ange au Sourire), elle prend feu, la toiture s'effondre, la pierre éclate sous la chaleur, le plomb s'écoule par les gargouilles ?
(Dessin de l'incendie, Emile Boussu, 1914)
(Autochrome, couleurs d'époque 14/18)
(L'ange au sourire)
25 années de travaux, menés par l'architecte Henri Deneux, furent nécessaires avant la réouverture de la cathédrale en 1938.
La charpente fut remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble ;
(La charpente en béton)
celles des statues et des sculptures qui furent trop endommagées furent remplacées par des copies et déposées au Palais du Tau ; enfin, on refit certains vitraux qui n?avaient pas résisté.
Haute de 38m, elle compte 2303 statues, plus qu'aucune cathédrale européenne.
Parmi les parties remarquables de la Cathédrale, il faut relever, outre les éléments ci-dessus, et sans prétendre à l'exhaustivité :
- les particularités de la façade de la cathédrale qui possède une double rosace, la grande qui date du XIIIè, la petite refaite en 1937 par le maître verrier Jacques Simon, et un intérieur sculpté représentant des scènes de la vie d'un chevalier:
- Puisqu'on parle vitraux, ceux réalisés par Marc Chagall, en 1974:
- le Gâble du portail central qui est une copie de l'original, très abîmé par l'incendie de 14 et la pollution et qui représente le couronnement de la Vierge; à noter que ce n'est pas un boulet de canon aux pieds de celle-ci, contrairement à une légende répandue, mais la représentation du monde (notez sa forme ronde):
- Tous les anges sourient sur cette cathédrale; la preuve, ici, celui de la Visitation:
- enfin, terminons par une des gargouilles :
PS: Je fais faire la visite sans problème; choupinous trentenaires ou une peu moins seuls et en recherche de sérieux bienvenus, loool ! (Euh, oui, je sais, il y a une diablesse de gargouille juste au dessus, pfff!).