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Pierre Waldeck-Rousseau, 26 juin 1899

20 Avril 2014 Publié dans #Déclarations ministérielles

7ème législature (01 juin 1898 - 30 mars 1902)

 

Déclaration ministérielle de Pierre Waldeck-Rousseau qui présente son gouvernement à la Chambre des députés, le 26 juin 1899.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/44/Pierre_Waldeck-Rousseau_by_Nadar.jpg

 

" Messieurs,

 

la Chambre, en exprimant la résolution de ne soutenir qu'un gouvernement décidé à défendre avec énergie les institutions républicaines et à assurer l'ordre public, a nettement défini la tâche qui s'impose au nouveau cabinet.

Il n'a d'autre ambition que de l'accomplir.

S'agissant de maintenir intact le patrimoine commun, nous avons pensé que les divisions de parti devaient s'effacer et que l'oeuvre que nous allions entreprendre exigeait le concours de tous les républicains.

Quand le but est précis et qu'il ne varie point avec les méthodes ou avec les écoles, l'accord devient facile; les controverses se taisent en présence d'un même devoir à remplir.

Mettre fin à des agitations dirigées, sous des dehors faciles à percer, contre le régime que le suffrage universel a consacré et qu'il saura maintenir; exiger dans tous les services un concours fidèle, le courage des responsabilités, telle doit être la première préoccupation du gouvernement qui se présente devant vous.

Il ne dépendra pas de lui que la Justice n'accomplisse son oeuvre dans la plénitude de son indépendance. Il est résolu à faire respecter tous les arrêts. Il ne sait pas distinguer entre ceux qui ont la redoutable mission de juger les hommes, et si le voeu du pays est avant tout écouté, c'est dans le silence et le respect que se prépareront les décisions.

Au premier rang des intérêts les plus étroitement liés à la conservation et à la dignité d'une nation, nous plaçons ceux de l'armée, que la troisième République a reconstituée sur des bases si fortes et si larges qu'elle est à la fois l'expression même, la sécurité et l'orgueil de la France.

Nous pensons avec ses chefs les plus illustres et ses guides les plus sûrs que l'inviolable attachement à la discipline est la première et l'essentielle garantie de sa propre grandeur. Nous entendons la défendre avec la même énergie et contre les attaques dont elle serait l'objet, et contre les sollicitations qui sont la plus imméritée des injures.

Nous souhaitons avant tout, et comme tous ceux qui font de l'unité morale de la France la condition même du rôle civilisateur qui lui est assigné, que l'apaisement se fasse. Il se produira promptement si chacun, renonçant à se faire soi-même justice, à préparer ou à dicter des sentences, s'incline devant la loi.

Pour accomplir l'oeuvre qui nous est dévolue et pour arrêter toutes les mesures qu'elle comporte, nous avons besoin du concours du Parlement et de toute sa confiance. Il nous jugera sur nos actes, non sur des promesses. C'est le mandat le plus large que nous sollicitons, c'est notre responsabilité la plus entière que nous engageons devant vous.

Nous vous demandons de faire trêve aux discussions irritantes qui servent mal les intérêts du pays et de voter à bref délai les lois nécessaires au fonctionnement des services publics.

Si nos efforts ne sont pas stériles, la République reprendra bientôt son oeuvre de progrès économique et social, et nous croirons avoir rempli notre devoir si nous avons de nouveau ouvert la voie à une politique faite, à l'exclusion de tout ce qui a divisé les républicains, de tout ce qui peut les unir. "

 


L'ordre du jour de confiance, déposé par le député Jules Périllier et accepté par le gouvernement ("La Chambre, approuvant les déclarations et les actes du gouvernement, passe à l'ordre du jour"), est adopté par 263 voix contre 237

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