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Belle et Sébastien (séries télévisées)

21 Juillet 2021 Publié dans #Télévision d'hier

On regroupe sous ce titre 3 mini-séries (Belle et Sébastien, Sébastien parmi les hommes, Sébastien et la Mary-Morgane - chacune de 13 épisodes de 26 minutes environ) se déclinant en 3 saisons (1965, 1967 et 1970) à partir de l’œuvre de Cécile Aubry, avec, dans le rôle de Sébastien, son propre fils, Mehdi El Glaoui, petit-fils du célèbre pacha de Marrakech.

Belle et Sébastien (1965) réalisée en noir et blanc, offre l'image d'une France des montagnes restée très traditionnelle, encore sujette aux superstitions, avec des personnages qui, tel César, le grand-père adoptif de Sébastien, sont du vieux bois dont on fait les chênes tandis que le docteur, par sa science, fait le pendant au solide bon sens du vieillard. On est entre gens du pays, on règle ses comptes entre-soi et on n'aime pas trop les étrangers, encore plus si, comme Norbert, ils viennent mettre des idées "modernes" dans la tête des jeunes. Sébastien, comme tous les enfants qui n'aiment pas voir leur monde familier être perturbé, se situe d'ailleurs dans cette droite ligne. A noter que les acteurs de cette première mini-série sont inégaux : certains semblent avoir du mal à jouer devant une caméra, au point de dire leur texte en oubliant presque de bouger.

Sébastien parmi les hommes (1967), en couleur cette fois-ci, nous propose une série d'acteurs qui tiennent plus solidement la route, à l'image de Claude Giraud qui joue le père de Sébastien, car voici Sébastien doté d'un père, propriétaire d'un haras (il n'allait quand même pas avoir un père pauvre), qui n'hésite pas une seule seconde à le reconnaître dès qu'il apprend son existence et à le faire venir à ses côtés. César s'efface progressivement, partant pour le Canada assister au mariage de Jean (on a quand même du mal à imaginer le César de 1965 prendre l'avion, mais bon...). Seulement voila, la riche petite amie du père de Sébastien prend très mal l'arrivée de cet enfant, rompt ses fiançailles et laisse le père - un brin psycho-rigide - dans un état de désespoir intense qui le conduit au bord de la ruine. Il faudra toute l'énergie des 3 représentants des traditions et du bon sens, Sébastien, Thomas et la cuisinière Célestine, venue de ses montagnes à l'appel de Sébastien, pour sauver la situation, le tout sous un fond tout de même un brin larmoyant.

Sébastien et la Mary-Morgane (1970), soutenue par l'excellente et immense présence de Charles Vanel, amène Sébastien à découvrir le manoir de Morsan, en Bretagne (vraiment fortunée la famille de Sébastien, qu'on se dit) où vit un grand-oncle inconnu, armateur de pêche, qui vit dans le souvenir de sa femme et de son fils tués à la fin de l'Occupation pour faits de Résistance. Il n'est pas le seul d'ailleurs, car la domestique Clarisse, va jusqu'à imaginer que le fantôme du fils, dont elle est encore amoureuse, hante le manoir. Au village, même s'il est respecté pour son âge, le grand-oncle n'est pas aimé: on le considère comme dur, insensible, prêt à risquer la vie de ses marins par refus d'investir dans du matériel moderne et parce qu'il est d'abord attaché à l'argent. Surtout, on lui reproche la haine avec laquelle il a poursuivi et continue à poursuivre les Théfanie parce qu'il a toujours considéré que le père Théfanie, arrêté par les Allemands, avait été celui qui avait parlé et livré sa femme et son fils aux bourreaux. Sébastien, qui par ailleurs connait ses premiers émois amoureux, mué en enquêteur, interroge, essaye de comprendre et se donne pour mission de réparer les torts que son grand-oncle a pu causer; encore faut-il parvenir à lui ouvrir les yeux, tout en essayant de libérer Clarisse de ses fantômes. Surtout, l'ordre et les traditions qui avaient fini par triompher dans les deux saisons précédentes, sont ici battus en brèche par le besoin de vérité et par le passage de relais à une nouvelle génération qui impose son savoir-faire.

 

 

 

 

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