Juste ciel ! On a volé la Joconde !
1 Novembre 2011 Publié dans #Quelques événements de 1911
(Vincenzo Perrugia, le voleur de la Joconde)
Il y a un peu plus d'un siècle, le 21 août 1911, l'Italien Vincenzo Perrugia, autrefois employé comme vitrier au musée du Louvre, profitait de la journée de fermeture hebdomadaire de celui-ci et du faible nombre de gardiens (il n'y a en tout et pour tout que douze gardiens sur place), pour se faufiler jusqu'au salon Carré, décrocher le tableau, se débarrasser de son cadre imposant à l'aide d'un canif, s'enfuir par l'escalier de service donnant sur la cour du Sphinx et passer la porte Jean-Goujon, grande ouverte et laissée sans surveillance.
Hormis des amateurs d'art, la Joconde est loin d'être le tableau le plus connu du Louvre à cette époque, aussi sa disparition n'émeut-elle pas outre mesure les gardiens qui prennent leur service le lendemain. On suppose, comme c'est souvent le cas, qu'elle est à l'atelier du photographe Braun qui a obtenu l'autorisation de pouvoir librement emporter les oeuvres du Louvre qu'il souhaitait photographier. Il faut toute l'insistance du peintre Louis Béroud, venu faire un croquis pour sa future oeuvre, Mona Lisa au Louvre, pour qu'on daigne enfin s'informer de son sort et constater sa disparition !
Bien que le préfet Lépine en personne se rende au musée avec ses plus fins limiers, on ne retrouve qu'une empreinte digitale de pouce sur la vitre du cadre et on ne dispose que d'une vague description d'un homme en blouse blanche emportant un paquet emballé sous le bras.
Autant dire que la police patauge, suit de fausses pistes comme celle qui consiste à voir en Roland Dorgelès le voleur ou à arrêter et à coffrer pendant cinq jours Guillaume Appolinaire qui a eu le malheur de vouloir restituer au musée des statuettes phéniciennes et ibériques qui lui avaient été vendues, ainsi qu'à Picasso, par son ancien secrétaire particulier, un certain Géry Piéret, mythomane et voleur à ses heures. Il faut dire qu'à l'époque, voler le Louvre était relativement facile, au point qu'un journaliste de l'Intransigeant avait réussi à s'emparer d'une épitaphe romaine de 6 kg sans que personne ne s' aperçoive de sa disparition !
Quant-à Perrugia, il est finalement dénoncé en 1913 par un marchand d'art italien auquel il a tenté de vendre le tableau. Arrêté, il est jugé en 1914 et condamné à 1 an et 15 jours de prison.
Pendant ce temps, la publicité faite autour de ce vol contribua à faire de cette toile de Vinci, jusqu'alors assez anonyme, une célébrité mondiale, attirant au Louvre des milliers de visiteurs du monde entier.
Théophile Homolle, directeur des Musées Nationaux, fut contraint à la démission et Perrugia, sorti de prison, servit dans l'armée italienne lors de la Grande Guerre avant de revenir s'installer en France où il ouvrit un magasin de peinture avant de mourir en 1925.
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