Juin 1911: nouveau cabinet belge
16 Octobre 2011 Publié dans #Quelques événements de 1911
(Charles de Broqueville, le nouveau premier ministre belge - photo extraite du site ars-moriendi.be)
Au pouvoir depuis le 08 janvier 1908, François Schollaert, le premier ministre belge a été contraint de remettre sa démission après avoir été lâché sur la question scolaire par l'aile la plus droitière du Parti catholique.
C'est le nouveau projet de loi sur le financement des écoles libres dont les Libéraux et les socialistes ne voulaient pas entendre parler et l'introduction possible, par voie d'amendement, de l'obligation scolaire dont "la vieille droite" ne voulait à aucun prix, qui devait provoquer cette chute.
L'idée de chef du gouvernement était de créer un "bon scolaire" que, chaque année, les parents d'enfants entre 6 et 14 ans fréquentant des écoles gratuites auraient reçus des administrations communales et dont la valeur aurait été fixée entre 32 et 36 francs par tête, pour qu'ils puissent scolariser leurs enfants dans l'établissement de leur choix, laïque ou libre, les directeurs d'école se chargeant de présenter ces bons aux administrations communales pour se faire rembourser et ainsi voir leur école subventionnée au prorata du nombre d'élèves accueillis.
Si l'opposition des socialistes et des libéraux semblait logique - quoique le premier ministre espérât un temps les rallier au projet grâce à l'idée de l'obligation scolaire que ces deux partis réclamaient depuis longtemps - , celle de la frange la plus conservatrice du Parti catholique est plus étonnante et doit être située dans un contexte où la peur de perdre les élections législatives de mai 1912 l'a emporté. En effet, les catholiques qui sont au pouvoir depuis 1884 et qui encore en 1900 avaient une majorité de 70 voix en 1900, n'ont cessé de voir celle-ci s'évanouir pour n'être plus que de 6 suite aux élections de 1910.
La peur de voir augmenter la colère d'une partie des paysans et des ouvriers, hostiles à l'obligation scolaire qui les priverait de bras aux champs ou de rentrées d'argent et déjà remontés par la loi sur le service militaire qui oblige désormais un fils de chaque famille à accomplir son service, décida l'hostilité irréductible de l'aile droitière du parti.
Le nouveau roi des Belges, Albert Ier, ne fut pas neutre non plus dans la chute du ministère: recevant les leaders du parti catholique opposés au projet, chose tout à fait inédite, il marqua ainsi à l'opinion son souhait du départ du premier ministre qui n'eut plus qu'à réunir un conseil afin d'y faire entériner la démission du cabinet.
Le nouveau chef du gouvernement, fut le catholique Charles de Broqueville qui devait le rester jusqu'en juin 1918.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 219 L'actu du Moi !
- 171 C'est juste mon avis
- 76 Lectures
- 64 Cinéma d'hier et d'aujourd'hui
- 62 Les année 1909 et 1910
- 52 Les pensées - mais pas celles de Pascal
- 47 Homosexualité (actu - people - coups de gueule ...)
- 38 Quelques articles historiques
- 26 Déclarations ministérielles
- 25 Le coin des variétés
- 22 Lieux parisiens et rémois
- 19 Articles de réflexion
- 19 Quelques événements de 1911
- 18 Télévision d'hier
- 16 Quelques événements de 1913
- 15 Quand je fais un effort pour écrire - cela donne...
- 11 Quelques événements de 1914
- 10 Série peintres et photographes américains
- 9 Vrac - souvent obsolète
- 6 Quelques événements de 1912
- 5 Art gay
- 3 Le coin Cloclo
- 1 Un peu de moi