Blâme au Reichstag
28 Novembre 2013 Publié dans #Quelques événements de 1913
(Günther von Forstner par qui le scandale est arrivé)
Bien que, selon la constitution du Reich, le chancelier ne soit pas responsable devant lui et n'ait donc pas l'obligation de démissionner après un tel vote, il n'en reste pas moins que le Reichstag a tenu clairement à marquer sa désapprobation par 293 voix pour le blâme contre 54 pour la confiance, sur la façon dont ont été traité les incidents de Saverne.
Les incidents de Saverne sont une série d'événements qui trouvent leur origine dansl'attitude d'un jeune sous-lieutenant allemand, Günther von Forstner, et dans la réaction des autorités militaires et impériales.
Tout commence le 28 octobre 1913, quand ce jeune sous-lieutenant de 20 ans, du 99ème Régiment d'Infanterie, tient des propos insultants envers les Alsaciens,après la condamnation d'un soldat allemand qui en a blessé un avec un couteau au cours d'une rixe.
Forstner aurait alors déclaré à ses hommes: « Si vous êtes attaqués, faites usage de votre arme ! Si, ce faisant, vous poignardez un de ces Wackes (terme injurieux désignant les voyous et par extension les Alsaciens-Mosellans en allemand), alors vous obtiendrez de moi dix marks. » et aurait obligé les recrues originaires d'Alsace-Moselle à sortir des rangs et à se présenter comme Wackes devant leurs camarades.
Très vite, ces incidents sont relayés par la presse locale, puis par des journaux français et allemands, tandis que des manifestations anti-allemandes éclatent en Alsace, renforcées par la trop légère sanction (6 jours d'assignation à résidence) infligée au sous-lieutenant qui ne sort plus de chez lui qu'armé et suivi d'une escorte de quatre soldats.
En effet, il doit désormais faire face à des railleries et des insultes dès qu'il sort de chez lui.
Le 28 novembre, de nouvelles insultes entraînent une lourde réaction des militaires: des mitrailleuses sont placées devant le château face à la foule qui manifeste. Sous la menace, elle est poussée dans une rue latérale ou une trentaine de personnes sont arrêtées.
La ville se retrouve en état de siège.
Le Kaiser, informé de la situation, refuse d'entendre toute autre version que celle des militaires et approuve les décisions prises sur place.
C'est alors que le 02 décembre, le même sous-lieutenant se fait à nouveau remarquer en blessant à la tête un cordonnier boîteux qui, assistant à un exercice militaire qu'il commandait, s'était mis à rire. Condamné cette fois à 43 jours d'arrêt, il est complètement acquitté, la justice le considérant en état de légitime défense.
Une vague de protestation s'élève alors, non seulement en Alsace, mais aussi à travers l'Allemagne où le militarisme allemand et l'attitude personnelle du Kaiser sont fortement questionnées. Le chancelier est rudement interpelé au Reichstag par le SPD, le Zentrum et le parti populaire du progrès avant de se voir infliger un blâme qui, dans les faits, vise surtout les milieux militaires, le ministre de la guerre, Erich von Falkenhayn et le Kaiser Guillaume II.
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