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Les ombres de Giscard d'Estaing

4 Juin 2017 Publié dans #Quelques articles historiques

Il y a un peu plus de 43 ans maintenant, le Président de la République, Georges Pompidou décédait à son domicile parisien d'un mal qui le rongeait depuis plusieurs années. Parmi les candidats à sa succession, le Républicain Indépendant, Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'Economie et des Finances depuis 1969, après l'avoir été sous de Gaulle de 1962 à 1966.

Cependant, le candidat a un gros handicap à résoudre: ses troupes sont bien trop maigres pour qu'il puisse mener une campagne efficace. C'est alors que ses équipes et lui-même, qui ont reçu le soutien d'une partie des cadres et militants de l'ancien mouvement d'extrême-droite Ordre Nouveau et du journal d'extrême-droite Minute, décident d'utiliser activement ces soutiens pour leur campagne, faisant dire à certains que Giscard d'Estaing a constitué "un rassemblement des droites sans précédent depuis Pétain".

De fait, comme le révèle Frédéric Charpier, dans Génération Occident et comme le rappelle l'historien Jean Vigreux dans Croissance et contestations (1958 - 1981), le siège de campagne du candidat, 41 rue de la Bienfaisance, dans le 8ème, lui a été gracieusement prêté par un certain Georges Riond, ancien secrétaire général adjoint de la Légion des combattants et délégué national à l'action civique sous Vichy qui a su changer de camp à temps pour recevoir un brevet de résistance. De même, ce sont des anciens d'Ordre Nouveau qui assurent la logistique et le service d'ordre du candidat, le tout financé par des enveloppes en liquide de l'UIMM (Union des Industries Métallurgiques et Minières). "Ainsi la droite giscardienne recycle au cours de la campagne, puis après l'élection, Alain Madelin, Hervé Novelli, Gérard Longuet ou encore Anne Méaux - qui devient après 1976 l'attachée de presse du Président à l'Elysée", se plait à rappeler Jean Vigreux citant un article du Figaro de l'époque.

Aujourd'hui, certains de ces anciens d'extrême-droite ripolinés par Giscard sont... En Marche, comme Madelin ou, comme d'autres, sont "en même temps", un pied dedans et un pied dehors, comme Anne Méaux, toujours très influente à la tête de la société Image7, conseillère de Fillon qui, accusée de l'avoir aidée par SMS durant un des débats télévisés, a protesté en affirmant qu'elle était ce soir-là dans la même loge que l'une de ces grandes amies du Touquet avec laquelle elle avait passé le temps... Brigitte Macron ! Le monde est décidément bien petit !

 

 

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