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Hillary ou le racisme ordinaire/ Présidentielles EU

14 Mai 2008 Publié dans #C'est juste mon avis

            S'il y a une chose que l'on aura appris de cette campagne électorale pour les primaires démocrates, c'est ce racisme ordinaire face aux gens de couleurs dont fait preuve Hillary Clinton, n'hésitant pas, ainsi que son équipe de campagne à jouer sur la couleur de peau et la prétendue religion islamique du candidat, au point de l'appeler plusieurs fois dans des clips de campagne Barack Osama.
La semaine dernière, elle récidivait encore déclarant qu'elle seule remportait des victoires dans " l' Amérique blanche travailleuse" (sous entendue opposée à l'Amérique noire fainéante).

            Certes, si, comme cela est probable, Obama est désigné comme candidat du parti démocrate, il n'aura pas la partie facile, tant à cause de son progressisme que de sa couleur de peau, même si le facteur racial joue moins qu'autrefois aux Etats-Unis, mais Hillary ne l'aurait pas eu davantage tant elle cumule de rancoeur contre elle et garde, quoi qu'on en dise, son aspect très côte Est qui avait si fort déplu aux dernières élections, en la personne de John Kerry. De plus, la campagne l'a révélé, elle est capable de mentir comme une arracheuse de dents pour émouvoir Margot dans les chaumières, quitte à donner dans le style sarkosiste, afin de s'attirer des voix, comme en témoigne l'épisode des soi-disant tireurs embusqués qui lui aurait tiré dessus en Bosnie, chose que démentent catégoriquement les images filmées à l'époque. Preuve que, comme Sarkozy, elle est prête à promettre et raconter n'importe quoi, tout en jouant de la fibre raciste de ses compatriotes, pour faire triompher son arrivisme.

            A l'inverse, en la personne d'Obama, il semble que nous ayons un candidat plus lucide sur les nouveaux enjeux mondiaux, plus au courant du fonctionnement  politique des autre pays du monde, plus attentif aux problèmes écologiques, plus réaliste sur la société américaine lorsqu'il a évoqué "l'amertume" des cols bleus qui "se raccrochent" aux armes à feu ou à la religion, se faisant en retour traiter d'"élitiste" par sa rivale et le républicain John McCain, critique vis-à-vis de l'ALENA et de son impact négatif sur l'emploi aux Etats-Unis, portant un regard à nouveau plus positif sur le New Deal de Roosevelt, dans un pays ou, depuis Reagan, c'était un sujet de rejet universel.
Les Etatsuniens sauront-il ranger leur racisme au placard? Là est toute la question.
Mais cet homme mérite de gagner, tant pour les Etats-Unis que pour le monde, en général; de plus, il porte en lui, comme une certaine nostalgie des 60's et de l'ère Kennedy.

            En face de lui, le très vieux John Mc Cain a un programme qui n'est pas sans rappeler la Guerre froide et, pour le coup, un autre type de nostalgie où le monde était encore assez binaire, opposant, grosso modo, les bons et les méchants; il se présente ainsi comme le héraut d’une « nation judéo-chrétienne » en butte à l’« islamo-fascisme », parce qu’il entend « gagner » en Irak, « front central de la guerre contre le terrorisme » et veut un durcissement très sensible des relations avec la Russie (dorénavant écartée des réunions du G8), la création d’une « Ligue des démocraties » appelée à se substituer aux Nations unies chaque fois que les Etats-Unis et leurs alliés souhaiteront intervenir sans s’encombrer des contraintes de la Charte de l’ONU, enfin, une approche plus pugnace des rapports avec la Chine (" Quand la Chine construit de nouveaux sous-marins, de nouveaux avions de combat, modernise son arsenal balistique et teste des armes antisatellite, nous sommes en droit de nous interroger sur la signification de ces actions provocatrices", dit-il, ce en quoi on ne lui donnera, du reste, pas tort) et avec les Etats récalcitrants d’Amérique latine, en particulier le Venezuela.

            Bref, si, sur le plan intérieur, il défrise les conservateurs religieux, bien que, sur l'essentiel, il se démarque très peu de la plupart des positions de Bush, que ce soit sur l'avortement, sur son opposition au financement fédéral des politiques de contrôle des naissances et d'éducation sexuelle, sur les assurances privées ou son refus du mariage et même d'une union civile entre les homosexuels (contrairement à Obama qui soutient cette idée donnant aux homos les mêmes droits que les hétéros, libres à chacun des Etats de décider ensuite s'il baptise cela "mariage" ou autrement)..., sur le plan extérieur, nous n'aurons, c'est sûr que la continuation pure et simple de la politique menée par Bush.

            Quand on connait le grand conservatisme de la majeure partie de la population des Etats-Unis, il est à craindre, cependant, que ce soit ce discours qui soit le plus entendu par les électeurs, surtout si, en plus, les relents "racistes" laissés par Hillary ne sont pas effacés des esprits en novembre.
Bref, à mon avis, Mc Cain tient la corde pour l'élection, Obama étant plutôt le jeune challenger talentueux qui va essayer de le faire vaciller.
Quant-à Hillary, elle n'avait, de toute façon, aucune chance de l'emporter et d'autant moins que les électeurs n'étaient sans doute pas prêts à voir la dynastie de Bush/Clinton s'installer durablement à la Maison Blanche qu'ils tiennent dans leurs mains depuis 20 ans (Bush père fut élu en nov. 1988); son utilisation du racisme comme moyen d'abattre son adversaire, au risque de lui faire perdre toute chance, en l'amalgamant dans les esprits aux Islamistes, montre, en tout cas, de quoi cette mégère est capable pour se débarasser de ses ennemis. Honte à elle !


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H
Jerem, je partage tout à fait ton analyse, mais depuis que tu as écrit ce billet les choses ont évolué et je pense que Barak O mènera la dragée haute à Mcain, qu'il acquiert de plus en plus reconnaissance et légitimité.Si nous essayions d'y croire ? sait'on jamais...
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