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Le feu au cul !

15 Mai 2008 Publié dans #C'est juste mon avis



            Bien mal barrés sont, ce jourd'hui, ceux qui ont eu l'idée saugrenue de vouloir faire porter le chapeau du déficit budgétaire de la France aux enseignants en jouant sur les clichés les plus "racistes" qui traînent sur les profs pour mieux les traîner dans la boue et justifier  les calomnies que l'on répand sur leur compte pour essayer de s'assurer de l'appui de l'opinion publique et camoufler une basse opération de logique comptable de réduction des effectifs, aux dépens de la transmission des savoirs, dénoncée, y compris par le très UMPéïste syndicat SNALC, qui, pour la première fois depuis très longtemps, a appelé à la grève (c'est dire si ça sent le roussi pour le gouvernement).
  Certes, l'Education Nationale est en crise; mais cette crise, c'est celle de la transmission des savoirs et pas d'autre chose.

              Or, les seuls remèdes proposés par le gouvernement à cette crise, c'est une logique comptable et une gestion bétaillère de ses personnels pour en réduire fortement le nombre, comme si cela pouvait être une réponse adaptée au problème alors que c'est tout une nouvelle pédagogie qu'il faudrait réinventer.
  Or, que nous propose-t-on, dans ce domaine? Un retour à un mythique âge d'or qui n'existe pas, du temps, où, soit disant, tous les élèves étaient bons, savaient écrire, compter, lire, etc ... quand mille témoignages du passé, l'analyse des signatures en bas des actes d'état civil, même après que Ferry a rendu l'école obligatoire, démontrent le contraire et où les résultats du Certif ne sont d'aucune valeur, les maîtres sélectionnant les candidats qui leur semblaient seuls aptes à le réussir.
  Croire que les méthodes des années 50 sont encore adaptées aujourd'hui pour répondre à la crise, quelles que soient les matières enseignées, et notamment les nouvelles matières inventées par Darcos et qu'il faudra faire rentrer dans moins d'heures, le bac pro réduit de 4 à 3 ans, comme si on pouvait faire rentrer 4 années dans 3 et prétendre que la main-d'oeuvre sera aussi bien formée, c'est mettre à côté de la plaque.
  La réalité, c'est cette phrase qu'un élève a sorti à l'une de mes collègues récemment: " Non, mais vous ne pensez tout de même pas que je vais apprendre vos leçons; j'ai une vie après le collège, moi !".
 
              Le résultat, cette politique bête, bétaillère et simpliste, pour ne pas dire inventée par Simplet, c'est, ce jour, un très fort taux de grévistes.
  Même le gouvernement ne peut le cacher qui annonce 46% de grévistes en primaire (comprenons, en fait, des taux supérieurs à 50 %), les syndicats annonçant, pour leur part 63% dans le même secteur.
  Fait nouveau, de nombreux parents entrent désormais dans la lutte et même des sympatisants du gouvernement, comme Brighelli, l'auteur de la fabrique du crétin et pourtant favorable aux "bonnes vieilles méthodes"  étaient aujourd'hui en grève.
  En clair, ils ont le feu au cul; surtout que dimanche a lieu la grande manif organisée sur le seul Paris, composée de profs venus de la France entière et qu'ils sont en train de redouter plus que tout.

              Les dernières déclarations de Santini et Darcos, l'un pour appeler à la grève à la japonaise, l'autre pour fustiger un mode de revendication archaïque, montre très bien la trouille qui les tient désormais.
  On rejoindra, cependant, partiellement Santini et Darcos sur le besoin de renouveler les moyens de lutte. Le blocage administratif des notes, notes sans lequel le système ne peut plus fonctionner, me semble être un moyen de pression encore beaucoup plus efficace et que certains établissements ont testé, avec succès, l'an dernier, en Martinique (évidemment, nos chers médias nationaux n'ont guère ébruité l'affaire).
  Quoi qu'il en soit, si le gouvernement ne change pas radicalement d'attitude, il prend le risque sérieux d'un début de Sarkothon, de même que l'on avait eu, par le passé, un Juppéthon ou un Villepinthon.

              Ma conclusion à l'adresse de Sarko et sa clique de parvenus bling-bling sera la suivante: "Ce n'est pas en traitant les humains comme du bétail que l'on peut réformer la France"; A bon entendeur, salut !
 
  PS: en illustration, Leonid Bejnev, pour faire écho à l'attitude brejnevienne qui, selon Hervé de Charette, agite les décideurs sarkosistes de son propre camp, l'UMP.

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H
Qu'ajouter à l'évidence de ton billet qui se suffit à lui-même ?Oui, j'ai adoré ta réponse à Fle.
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L
Perso, je n'ai pas vu bcp de manifestants étudiants sur paris, je l'avoue, ceux ci n'étant pas passé près de mon taf.., et je trouve que les TV n'en ont pas fait un évènement,...i lest vrai qu'il y avait d'autres infos comme le seïsme. Alors il faut attendre le 22..pour voir les résultats contre le gouvernement..Ce que je trouve malin de sa part c'est d'avoir parler à 18h15 d'un sujet qui n'a très peu à voir avec le véritable problème...En clair il a reussi a emballer le sujet..reste a le rouvrir et à l'empêcher de créer un autre buzz..
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J
J'ai pris le terme dans sa première acception: la première signification est attestée dès la fin du XVIIe siècle.L'image est claire car on comprend bien que quelqu'un dont le derrière est en flammes se mette à courir très vite, par réflexe, dans l'espoir idiot de mettre de la distance entre le feu et lui, même si ce n'est forcément la meilleure réaction possible.
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F
Je suis plutôt d'accord avec toi et ma critique est bien minime mais pour moi " le feu au cul " a une  connotation  sexuelle .Je ne peux pas dire que les manifestations limites odieuses et manipulatrices de Sarko et de Darcos me donnent une quelconque excitation sexuelle !!
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