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Réflexions sur la Gay Pride

1 Juillet 2009 Publié dans #Homosexualité (actu - people - coups de gueule ...)


La Gay Pride, est née en commémoration des événements de Stonewall Inn, en juin 1969, où la police intervint dans ce bar de New York, situé à Christopher Street, plutôt réservé aux travestis qui, ce soir-là, s'étaient réunis dans le souvenir de l'actrice Judy Garland qui venait de décéder, provoquant une émeute qui dura plusieurs jours.
Dans les faits, elle ne faisait que rependre une tradition plus ancienne qui était celle des grands bals travestis de l'entre-deux-guerres, comme, par exemple, celui de la Hamilton Lodge à New York.

La résurgence d'un tel événement à but carnavalesque et plus ou moins lié aux codes du travestissement de par ses origines historiques, fut, à n'en pas douter, un progrès que nul même aujourd'hui ne conteste, car il permit de donner aux homosexuels, une visibilité. En cela on peut lui être redevable.

Cependant, force est de constater que, désormais "entrée dans les moeurs", malgré les propos des lecteurs du net du Figaro qui relèvent de cas graves d'homophobie à la limite du pénal, la Gay Pride n'est plus qu'une sorte de non-événement, un marronnier journalistique, au même titre qu'un défilé du 1er mai, dont tout le monde ou presque sauf les pro et les anti, bien minoritaires, se fout éperdument.
Hop, deux, trois images de mecs avec des plumes, de drag-queens et de types qui se déhanchent sur des chars, histoire de maintenir les clichés et .... sujet suivant !!!! Pas de quoi fatiguer les neurones du téléspectateur sur la question gay.

Bref, on ne peut pas dire aujourd'hui, et n'en déplaise à ses organisateurs, que la Gay Pride soit vraiment porteuse de quoi que ce soit d'assez fort pour faire évoluer les droits et libertés des homos dans le sens de l'égalité pour tous. L'aspect festif et carnavalesque, quoi qu'on en pense d'ailleurs, fait que toute revendication qui est portée ce jour-là en est presque inaudible.

De plus, Gay Pride ou pas, une de plus ou une de moins, que font-elles changer aujourd'hui concrétement sur le terrain?
Plus grand chose, à vrai dire.
Comme je le signalais plus bas, malgré les consignes de Darcos, écrire noir sur blanc le refus de l'homophobie dans les réglements intérieurs des collèges et lycées est "tabou"; personne ne veut prendre le risque d'écrire un mot évoquant, par contre-coup, l'homosexualité en milieu scolaire.

Bref, aujourd'hui, elle n'est plus ce levier, ce moyen d'action dont nous avons besoin pour continuer à faire progresser notre droit à l'égalité et à l'indifférence.
Le voudrait-on que son aspect carnavalesque, non compris des personnes qui ne connaissent pas l'histoire du monde gay (et là, ça manque quand même, la pédagogie de la Gay Pride auprès du grand public), constitue presque un blocage qui nous cantonne à certains clichés: fêtards, inconséquents, écervelés, efféminés ...
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