Frères de douleur

16 Août 2009 Publié dans #Quand je fais un effort pour écrire - cela donne...

La lecture du blogue de Monsieur Sparrow aura au moins permis que je replonge dans l'une des rubriques du mien où je n'avais pas fourré mon nez depuis pas mal de temps, au point de devoir remettre, cet apm, les textes qui y figurent au nouveau standard d'overblog pour qu'ils n'apparaissent pas trop petits à l'écran:
ici

Dans cette rubrique, j'avais posté l'un des poèmes d'une petite série que j'avais consacrée à la Première Guerre mondiale, ici.
Je vous en livre un deuxième, ce soir, inspiré par une photo que je ne retrouve pas présentement, grrrr, où l'on voit, dans une église éventrée, le Christ tout seul attaché sur sa croix.
Cette photo m'a semblé donner une explication au regain de religiosité qui s'est exprimé pendant la guerre chez certains combattants; c'est cela que j'ai essayé de retranscrire:

Transie par le froid, l’horreur et le sang, l’armée,

Ombre mouvante et tourdille, tourbe fatiguée,

Immondices irritants, simples oripeaux,

Crachats d’un carnage qui écharne les maux,

Halait son lourd fardeau dans les rues de l’arrière,

Ruines fantasmagoriques d’une brume

Immatérielle, à présent vêtements de pierre.

Seul, dans l’église, sur le frêle autel d’amertume,

Trônait le Christ, chétive force sur sa croix,

Frère de douleur apaisé par la mort, voix,

Râle figé dans une éternelle souffrance,

Evidente victime d’un sacrifice immense.