La valeur travail
4 Décembre 2007 Publié dans #Articles de réflexion
(Rick Chris, Glossies)
J'ai l'impression, ces derniers temps, tant en entendant les discours sur le "nécessaire" recul de l'âge de départ à la retraite que ceux sur le "Travaillez plus pour gagner plus" que l'on revient, en quelque sorte, à la vieille conception judéo-chrétienne du travail, présenté comme libérateur, source de tous les bienfaits, voulu par Dieu pour faire peiner les hommes dans une vie de labeur, la récompense devant se situer non sur cette Terre, mais dans l'au-dela promis à chaque homme et partant, ouvrant la porte à toutes les déréglementations possibles: retour aux 40h/semaine (voire plus puisque la directive temps de travail permet un maximum de 48h), retour au travail du dimanche, retour à la déréglementation des salaires aussi qui deviennent les grands oubliés du jour.
Pauvres salaires; alors que la productivité croit, alors que la croissance est là (même au ralenti, la richesse nationale progresse), alors que l'argent rentre dans les caisses des entreprises, les salariés n'en voient pas la couleur.
Pire, au nom de la valeur "positive" du travail, on les prie de renoncer à leurs RTT, leurs dimanches, etc ... s'ils veulent gagner plus. Or, n'est-ce pas le meilleur moyen de bloquer encore plus les salaires réels et d'organiser une sorte de nouvel esclavagisme moderne, d'autant plus que l'on met les salariés en concurrence et donc que l'on a tendance à proposer les salaires les plus bas possibles?
Est-ce donc ainsi que l'on place l'humain et les valeurs humanistes au centre du système?
Les valeurs humanistes, j'ai un peu l'impression qu'elles sont un peu comme les éléphants d'Afrique: en voie de disparition.
Et, quand, comme ce matin à la radio, j'entends des arguments comme quoi, c'est presqu'un scandale que les gens partent encore à la retraite à 60 ans alors que l'espérance de vie s'allonge, discours tenu par un cancérologue de 81 ans qui n'a, sans doute, jamais vu une chaîne de montage de sa vie, je me dis qu'aujourd'hui, vouloir des loisirs et du temps libre devient une idée absurde, que jouir de ce surplus de repos qu'offre l'allongement de la durée de la vie devient une utopie... et pourtant, est-ce que ce n'était pas, est-ce que ce n'est pas le rêve de toute l'humanité?
A quoi cela sert-il de produire des richesses si l'on ne peut en profiter pour sa vie personnelle?
Mais quel mal frappe donc notre société au point de condamner toute forme de loisirs, de confort et de mieux vivre par les retombées légitimes du fruit de son labeur et de la plus-value que l'on crée, sous forme de salaire?
J'avoue avoir du mal avec la notion de travail, telle qu'elle est définie de nos jours.
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