Rien ne va plus sur l'Ouest-Etat
4 Mars 2011 Publié dans #Quelques événements de 1911
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, créée en 1855 et mettant en contact Paris avec la Bretagne et la Normandie connaissait de telles difficultés financières qu'elle fut rachetée par l'Etat (novembre 1908), donnant naissance au réseau qui fut baptisé l'Ouest-Etat..
On ne peut pourtant pas dire que la situation se soit considérablement améliorée depuis et on ne compte plus le nombre d'incidents et d'accidents plus ou moins graves dans lesquels ce réseau est impliqué - comme celui de Granville, en juin dernier, pour lequel le mécanicien Leduc a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 500 francs d'amende, sans compter les retards dont elle semble coutumière au point que Monsieur Puech, ministre des Travaux Publics se voit contraint de se pencher sur la question.
En janvier déjà, un article était paru dans Le Matin, dénonçant la gabegie qui régnait dans cette compagnie qui se plaint régulièrement de manquer de matériels roulants pour assurer un service normal: en effet, les journalistes ont découvert 280 wagons appartenant à la compagnie et qui ont été abandonnés avec leur chargement de bois, de charbon, de denrées alimentaires, de bétail ... ils forment un long convoi de 3km près de St-Germain-en-Laye, sur la ligne entre St-Germain-Etat et St-Germain-Ceinture qui attend depuis 15 jours.
"Certaines charges qui se trouvaient le 19 décembre à St-Ouen-les-Docks, s'égarèrent le 27 décembre à Achères pour misérablement échouer ensuite à St-Germain", note l'article.
Mais c'est en février que devait survenir une catastrophe dramatique. Elle se produisit le 14 février dans la gare de Courville, près de Chartres, aux alentours de 18h15. Un train de marchandises qui aurait dû être sur une voie de garage, s'est retrouvé engagé sur la voie principale impaire, celle que devait emprunter le Paris-Le Mans à la même heure. Quand il surgit à 90 km/h, le choc fut inévitable, d'autant plus que, comme en témoignera le mécanicien, miraculeusement sauvé du désastre, il n'a pu voir le signal qui l'avertissait de la fermeture de la voie à cause de la forme des locomotives Pacific qui, dit-on, offrent une mauvaise visibilité, car ce fut un fracas épouvantable, entendu à 1km à la ronde, les wagons du rapide escaladant ceux du train de marchandise, la locomotive finissant sa course dans un talus et une terrible explosion de la gazoline qui sert à l'éclairage des wagons provoquant un incendie.
Un troisième train, un train omnibus a aussi été touché dans la collision.
On ne releva, par miracle, que 13 morts, dont malheureusement un couple de jeunes mariés et une partie de leur famille.
Cette catastrophe devait aboutir au remplacement du Directeur, Monsieur Baugey, par un certain Albert Claveille.
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